Publié le 29 Août 2012

 
 
           Puisqu'on parlait de bio.. et d'amitiés, et d'hommage  dans les articles précédents (et dans les commentaires)  :  voici un peu de "pub" pour une bio en cours d'écriture et en souscription (j'avais soumis cette idée de souscription à B. Vignol d'ailleurs...)... Celle des DOGS et de Dominique LABOUBEE...    
On a déjà eu l'occasion d'en parler, notamment grâce à Matthieu là: http://www.surjeanlouismurat.com/article-murat-dans-rock-francais-60445963.html
                     Murat a dédié "gel et rosée" dans Lilith à Dominique Laboubée  et je viens juste de voir que "Tomber sous le charme" le titre de Louise Féron que Murat a repris avait été composé par lui.    

Extraits d'interview de Murat:
 - Laboubée Dominique (chanteur des Dogs, décédé en 2002)
J’ai branché ma guitare en 76 et j’ai vécu pleinement tout le mouvement musical de cette époque. On jouait dans les festivals (avec Clara, ndlr) et j’ai connu la vraie vie de groupe des années 70 en France. Je me souviens très bien que les Dogs avaient la classe, c’était un modèle. J’étais content de rendre hommage à Dominique Laboubée (avec la chanson Gel et rosée sur Lilith, ndlr) parce que c’est un personnage qui a amené quelque chose de supérieur. Dans la manière de se comporter de Bashung, il a un peu de lui. Il a posé un genre, une espèce de dandysme viril, quelque chose de cochranien. Il avait un sens de la beauté et de l’esthétique qui d’un seul coup donnait une dimension artistique à la chose. J’étais très triste de la fin de tout ça. http://www.flux4.eu/Rencontre/jean-louis-murat-poetiquement-incorrect.html
 

- Le morceau est dédié à Dominique LABOUBEE, le chanteur des « Dogs », récemment décédé. C’est une personne qui t’a marquée ?

C’était un mec bien qui était dans le rock. C’était quelqu’un de vachement important en fait. Il m’a toujours plu. Je connaissais sa nana, j’ai adapté une de ses chansons. « Gel et Rosée », ça ressemble un peu à ce qu’on essayait de faire avec mon 1er groupe « CLARA ». Ses amis et sa famille sont bien contents qu’on pense à lui. Sa fin est tellement triste, ça m’a marqué. Dans le rock Français, il est plus important que Johnny HALLYDAY, c’est ce que je voulais dire.

(Foutraque, 1/10/2003)
- Sur l’album il y a une chanson « Gel et Rosée » à la mémoire de Dominique Laboubée ex-chanteur des Dogs aujourd’hui décédé. Pourquoi cette dédicace? Super bon mec. Il était vraiment sansas. C’est une perte. Pour moi quand j’ai commencé en musique, et dans des groupes a la fin des années 70, dans les années 80, ça a toujours été une référence. J’ai eu l’occasion de travailler sur une de ses chansons. Je connaissais bien sa nana. Enfin bref… Quand on voit comment ça s’est terminé pour lui, on voit bien qu’on est dans un pays de trou du cul. Dominique Laboubée si ça avait été un anglais ou un américain ça aurait été une super stars, une mega stars. Ca fait réfléchir. Cette dédicace ça me remet d’ou je viens, des gens qui m’ont influencé. C’est naturel, c’est bon de témoigner ça. Je sais que ça a touché des gens proches, sa famille. Si ça peut leur donner l’illusion que leur enfant, leur ami, n’est pas passé sur terre pour rien, qu’à un moment précis quelques personnes peuvent continuer a penser a lui. Ca mange pas de pain. Propos recueillis par Simon Pégurier le mardi 23 septembre 2003
Clin d'oeil: Murat jouait à Rouen le jour où la place Dominique Laboubée était inaugurée dans cette même ville. Pur hasard selon ma source.

 

 

IL reste encore un mois pour souscrire!
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 Quelques vidéos:
 




Reportage nostalgique mais néanmoins électrique sur les DOGS:
Et un petit live au Trucks... dans la région lyonnaise... 
LE LIEN EN PLUS :
Je ne résiste pas à l'envie de partager aux retardataires le final du concert des Sables... Avec surprise : Lindeberg (il y a repris goût)!  Enchainé au Jour du jaguar...

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 24 Août 2012

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J'attendais l'article de Fred Hidalgo, l'ancien de Chorus aux côtés de Jean Théfaine, depuis la disparition de ce dernier.  Il est arrivé sur son blog hier soir... et il est très émouvant et pudique... Il nous raconte la cérémonie qui a eu lieu en Bretagne, en présence notamment d' Hubert-Felix Thiéfaine  et de la guitare et du chant de Dan Ar braz... Et il nous apprend qu'un texte de Jean-Louis Murat a été lu:

"Jean-Louis Murat pour sa part, prévenu par Michel Troadec qui savait les liens de complicité l’unissant à Jean (en particulier depuis que l’auteur-compositeur l’avait reçu chez lui en vue d’un dossier dans Chorus, resté sans équivalent à ce jour), a envoyé un message extrêmement émouvant qui a été lu en public et dont voici la fin : « Jean, tu savais si bien être exigeant et sévère que tu es devenu mon ami. Dorénavant, le meilleur de mon chant portera aussi ton souvenir. » 

 

Je pensais avoir été le premier à avoir informé la maison Bergheaud le dimanche... mais vraiment peu importe. J'espère que nous pourrons avoir communication un jour du texte intégral de Jean-Louis Murat.

 

 

 

Le texte complet de Fred Hidalgo:
"Nous savions – IL savait – l’issue inéluctable. On se prenait toutefois à espérer qu’elle serait aussi lointaine et tardive que possible, car notre ami Jean faisait tout pour la repousser et ne montrait rien ou presque de ses inquiétudes quant à lui-même. Mais la Camarde n’a pas voulu patienter davantage : Jean Théfaine est mort samedi 18 août à Rennes, au petit matin, non pas à 4 h 10 comme le chante Hubert-Félix Thiéfaine, son presque homonyme dont il était aussi le biographe, mais une heure plus tôt, à 3.10, heure d’été… Avec ses parents et ses proches, nous l’avons accompagné à sa dernière demeure...
 http://sicavouschante.over-blog.com/article-jean-thefaine-109356867.html


LE LIEN EN PLUS:
Baptiste Vignol, l'autre candidat à la biographie de Murat, rend aussi hommage à Jean sur son blog:
http://delafenetredenhaut.blogspot.fr/2012/08/feu-jean-thefaine.html

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 22 Août 2012

 

J'ai toujours un peu de mal à rajouter un  article à la suite d'un évenement marquant... mais c'est la vie d'un blog... J'ai toutefois  modifié l'article ce matin pour rajouter quelques citations muratiennes à ce parcours photographique.  Je les dédie à Jean Théfaine.

 

 

 Pour mon escapade annuel de deux jours, j'avais choisi un grand classique : à l'entrée de la vallée du Vénéon (Vénosc, La Bérarde- en Isère), la montée vers le refuge de la  Muzelle pour débuter, puis exploration à déterminer, puis le lendemain, montée au col du Vallon pour redescendre vers le  LAUVITEL:  Il pourrait être le plus beau lac des alpes  si une ligne à haute tension ne parasitait pas un petit peu le paysage.... et surtout s'il était moins fréquenté, et plus difficile d'accès. 

 

Temps magnifique, pauses photo nombreuses, 2000 mètres  de dénivelé positif le samedi...  mais regret de n'avoir pas cherché un parcours plus aventureux (même si le passage du Col du Vallon, surtout la descente, n'est pas accessible à tous je pense...).

 

Enfin, bon, voila de quoi reprendre une nouvelle année avec pleins d'énergie... euh.... Enfin... soit.

 

 

Départ 7h30 de Bourg d'Arud  935 mètres. 

 

 

 On les voit tenir le haut du pavé. On les voit sourire, ils nous font gerber. Ceux qui cachent si bien ce qu'ils n'ont pas. 

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sentier pavé vers la Muzelle, un même sentier gravit les deux km vers le Lauvitel.

 

Les cascades se succèdent... Celle-ci, la plus grande,  est visible de Vénosc.

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  On jure par les saillies du diable
Qu'un mal qui épargne les chiens
Tuerait les amants en cascade 

 

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La ville est juste là : les Deux alpes... et le massif des grandes Rousses (glacier de l'Alpe d'Huez)...  Je suis ravi de découvrir d'un autre point de vue ces coins que je connais bien. J'y ai contemplé  tellement de fois les montagnes que je gravis...

 

Les 300 derniers mètres sont rudes... avant le refuge.... A côté, la cabane du berger.... et les moutons qui passent la journée à se dorer au soleil. Fait trop chaud pour brouter (même à 10h du matin). Le Patou me signale que je ne dois pas imaginer un petit méchoui improvisé...

 

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  où sommeille la vie
égorger de douleur le mouton
mettre au rouet sa filasse infantile
puis attacher au sapin des bonbons

Après m'être délesté au refuge, j'opte pour la montée au col de la Muzelle.

 

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Le caillou est très chouette...

 

 

Reviens ma vêle craintive

 

Boire cette eau limpide

 

Je voulais te dire ne pleure pas caillou

 

Je t'aime 

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Dernière ombre avant le col....

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La Dernière grimpette sur l'ardoise brillante me coupe les jambes... 1690 mètres de dénivelé à avaler  faut dire... 

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Fenêtre sur le Valsenestre d'où arrive un vent assez fort. Un tout petit peu plus loin, le Valgaudémar.... dont arrivent quelques randonneurs réalisant le Tour de l'Oisans (10 jours).

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Redescente en flirtant, avec les cristaux et les fleurs, je cherche un edelweiss.  J'en trouverai 20 brins... le soir au refuge... parmis un bel ensemble de bouquets séchés qui servent de décoration. 

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Je me suis requinqué dans la descente.... et je monte derrière le refuge : allez, on optimise la journée...  400 mètres de plus...  

 

Cela vaut le coup... Les points de vue sont célèbres:

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mini DENT DE LA RANCUNE 

 

 

Cheminées de fée (appelation géologique erroné : il s'agit de formations en cargneule polygénique, ce qui est nettement plus poétique et Pierre percée ci-dessous : le chemin passe dessous. 

 

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Le sentier continue jusqu'au glacier... mais je stoppe là...

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Le serpentin impressionnant, c'est pour demain:

 

  ralentissez le pas
pour le pire, pour le meilleur
gardez les yeux sur moi
pour le pire, pour le meilleur

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Un peu froide, je me contente d'un bain de siège : cf mon site surrikazaraï.com... 

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  la paix des étoiles m'a quitté depuis longtemps je ne suis plus qu'un mendiant je parle de moi tous les jours sur tous les tons mais où est passée ma raison ?


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Excellent repas au côté d'un auvergnat... de 88 ans... souffrant d'une maladie génétique détruisant les muscles du dos... En le voyant arriver au refuge, je n'en croyais pas mes yeux : il marche véritablement plié en deux... poussé par une passion féroce : celle de faire des sommets! Pas question pour lui de faire un col ou un petit tour! Je n'ose pas le questionner sur le Sancy, où il dit que les randonnées ne dépassent pas les 500 mètres de dénivelé...  

 

 

 L'heure bleue....

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  Vois, l'eau s'écoule à peine des glaciers fiévreux. Au nord, Kate, fille saine d'une sève bleue. Amour cruel, ah non de dieu 

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  Tant de vibrations de glaciers. Tant la vie demande à jouir 


2e jour: Départ à 7h15 du refuge...

 

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Rien de très aérien finalement... Une grosse heure pour monter... et j'attends pour voir le soleil arriver sur le lac...

 

 

  Au bord d'un lac de sang, sous un grand tas de morts. Et qui meurt, sans bouger, dans d'immenses efforts

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Après quelques mètres de descente, on aperçoit rapidement le lac du Lauvitel....

 

Le premier rayon de soleil sur le lac:

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Reflet

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Un lac infini et bleu

Dame, c'est ce que vous veut  

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La plage:

 A gauche, réserve intégrale du Lauvitel. accès interdit.

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Toutes les infos sur la géologie du coin, notamment les failles... 

  http://geologie_patrimoine_matheysine.perso.sfr.fr/sites_remarquables/muzelle.html

 

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 19 Août 2012

 
 
J'apprends via FB que Jean Théfaine, dont nous avons souvent parlé ici  est mort hier.  Journaliste musicale, il a fait partie de l'aventure Chorus, dont le spécial Murat  (N°41, automne 2002) est un indispensable. Il était un grand fan de l'auvergnat... Il l'avait d'ailleurs revu récemment lors de son concert à Rennes. Il m'avait proposé de lui faire passer mes salutations. Il avait eu la gentillesse de référencer et de parler de mon blog sur le sien très rapidement après que je me sois lancé dans l'aventure "surjeanlouismurat".  Je garde surtout en mémoire le fait qu'il ait cité un  de mes propos  dans sa dernière interview de Murat sur son blog : http://www.surjeanlouismurat.com/article-belle-interview-sur-le-blog-de-jean-thephaine-90601123.html
Il a partagé son amour de la musique jusqu'au bout, notamment sur FB où il était très présent et disponible... et aussi lors d'une rencontre dans une médiathèque: http://www.sudouest.fr/2012/07/04/la-visite-de-jean-thefaine-760858-595.php
 
 
 
Son ami Michel Kemper lui rend hommage ici.
Le site de Hubert-Felix Thiefaine dont il est le biographe lui rend aussi hommage:
C’est avec tristesse que nous apprenons le décès de Jean Théfaine des suites d’une longue maladie. Nous tenons à lui rendre hommage pour le talent & la générosité dont il a fait preuve dans l’accomplissement de la biographie officielle d’Hubert Félix THIEFAINE & plus généralement dans l’exercice de son métier de journaliste. Nous pensons à sa famille à qui nous transmettons nos plus sincères condoléances.
 La bio est disponible: http://www.thiefaine.com/jours-dorage/
 
Sur twitter :
  -

RIP “Jean journaliste a et a est mort d un cancer a 60 ans." via ...  70 ans 

 Et les deux muratiens:
   -

Jean journaliste a et a est mort d un cancer a 60 ans.

Hé, les chanteurs ! Ayez une pensée pour Jean Théfaine, notre confrère qui vous a tant aimé. Une plume, un enthousiasme, une passion.

 

 

MarinaBmk cite elle Jean Théfaine: "Toutes les musiques que j'aime forment un arc-en-ciel, dont j'ai envie de partager les couleurs." Jean Théfaine

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Avec Murat, à Douharesse.
 
 
 
-  Voici une autre interview plus ancienne, dans Chorus, automne-hiver 2003-2004:
 
JEAN-LOUIS MURAT
Autoportrait instantané

Lors de notre précédente rencontre (pour sa "Chorusgraphie" 1),Jean-Louis Murat, auteur-compositeur-interprète singulier et trublion attachant de la famille chanson, venait de sortir Le Moujik et sa femme, et s’apprêtait à entamerune tournée qu’il annulera un peu plus tard pour raisons de santé.
Depuis, notre Auvergnat préféré n’a non seulement pas baissé la garde, mais il a accélérél’allure, comme en témoigne son récent album Lilith 2... Commentaires et projets.

Formidable album que ce double CD regroupant vingt-trois titres nouveaux, lui-même déclinaison d’un triple vinyle à tirage limité et somptueusement emballé, où l’ordre des chansons... n’est plus le même ! Point fixe avec le marathonien qui soupire, chevelure en pétard, l’œil allumé et le sourire carnassier : "J’aurais voulu sortir un nouvel album en mai 2004. Evidemment, ma maison ne voudra pas. Et ça me fout un peu dans la merde, car j’ai à peu près trois disques d’avance... Du coup, je commence à prendre un décalage dans le temps, je travaille sur des trucs qui ne verront le jour qu’en 2005... Entre autres choses, j’ai en tête, disons à échéance de trois ans, un projet qui devrait être très éclairant. Si j’ai le courage et si je parviens à le mener à son terme, il donnera une vue générale de tout ce que j’ai essayé de faire, depuis vingt ans..."

CHORUS : A un moment, dans le nouvel album Lilith, tu chantes : "Finies les grimaces / On sourit de se voir dans la glace..." Tu as réglé tes problèmes avec toi-même ?
JEAN-LOUIS MURAT : [rire] C’est un peu une boutade !
– On ne nous a donc pas changé notre Murat ?
– Non ! Ça correspondait à un moment. Et puis ça m’amusait de dire ça. Souvent, les gens pensent que je suis prisonnier d’un style, d’un genre, ou de je ne sais quoi. Mais je peux écrire aussi : "Allez, on sort de sa mélasse, on sourit, on est fier d’être en vie." J’ai aussi beaucoup ce côté-là... La sensation globale que je peux dégager peut être comme ci ou comme ça, ça ne m’empêche pas d’être habité par nombre de sentiments positifs ou offensifs. Je sais très bien qu’il y a toujours un moment où tu ne peux pas passer ton temps à faire la gueule. C’est une autre facette de moi, quoi. Une de plus !
– Trois pages à ton propos et la une pour la sortie de Lilith : le quotidien Libération t’a gâté...
– Je te le dis tout de suite : j’ai pas lu. Ça me perturbe trop. Lorsque Laure, ma copine, lit un article qui me concerne, elle ne m’en parle pas... Si elle tombe sur un magazine ou un journal où il y a un truc sur moi, elle déchire la page. Elle planque tout. Elle regarde, mais moi je n’ouvre pas les journaux. Vraiment, je reste étanche à ça. Pour garder un peu de fraîcheur. Et puis je pense que ce n’est pas terrible comme expérience de lire des commentaires sur soi-même... Je ne pense pas que ça soit très sain.
– Tu as tout de même lu le dossier que Chorus t’a consacré ?
– Je l’ai parcouru en diagonale... un mois et demi ou deux après. Pas sur le coup, quoi. Attention, ce n’est pas un problème de journaliste. Même si tu retranscris exactement ce que je te dis, beaucoup de choses ne seront plus là à la lecture : la présence physique, les gestes, le regard. Si tu veux, ça donne de moi une image projetée... dans laquelle je ne me reconnais pas. En général, cela me file la migraine... Je suis malade deux jours !
Dans l’interview de moi qui est parue dans Chorus, il y a toutes ces choses, par exemple, où j’apparais arrogant. Si, si. Il y a plein de passages où j’ai vraiment l’air d’un petit orgueilleux, d’un mec qui veut absolument être le meilleur... Et du coup, pour les gens qui ne m’aiment guère, je prête le flanc... Je leur file tous les arguments pour me vomir encore un peu plus. A leurs yeux, je suis forcément un prétentieux, une grande gueule, une langue de pute...
Alors, lorsque je lis ça, je n’y vois qu’un catalogue de tous mes défauts et cela m’est évidemment insupportable. Parce que je sais bien que je suis aussi autre chose, même si je n’ai pas envie de me présenter seulement avec des qualités. [haussement d’épaules] Je suis comme je suis, que veux-tu ! [soupir] Mais bon, je pense que la moitié, au moins, des lecteurs de Chorus ont dû me détester à travers ce qu’ils ont lu dans ce dossier...
– Ce dossier a généré, c’est vrai, pas mal de courrier...
– Beaucoup de gens m’en ont parlé, et notamment dans la profession. J’ai été très étonné... Même à Libé, tiens. Parce que Chorus leur sert vraiment de référence. J’ai même fait des interviews en réaction au dossier ! Récemment, TF1 m’a consacré un sujet ; eh bien la nana qui m’interrogeait avait le numéro de Chorus sous les yeux...
Pour en revenir aux insultes, j’en ai reçu pas mal aussi à domicile. Notamment à propos d’un truc que je déclarais dans l’interview : "Georges Brassens, m’en fous..." [il siffle] Ouah, tout ce que j’ai lu ou entendu !... Du style : "Pour qui vous prenez-vous, petit merdeux ?" Ce que je voulais simplement dire, c’est que nous, les chanteurs de maintenant, avons déjà tellement à lutter pour exister qu’on ne peut pas toujours être écrasé par l’ombre de nos aînés. Il faut bien qu’on respire, quoi. Sinon, on disparaît.
Je ne veux pas passer mon temps à parler de Georges Brassens et de Jacques Brel. C’est comme si eux avaient passé le leur à parler de Tino Rossi qui lui-même n’aurait pas cessé de parler de je ne sais qui avant lui. C’est étouffant, cette histoire... Ma réponse à ta question, c’était plutôt ça : "Laissez-nous vivre." Mais ça a été mal interprété. Pris, une nouvelle fois, comme de l’arrogance.
– Retour à l’album Lilith. Côté textes, tu as puisé dans ta malle aux trésors ou c’est du tout neuf ?
– Du tout neuf, à 90 %. Je me suis attaqué à l’écriture de cet album le 19 novembre 2002. Le 18, j’avais terminé d’aménager la grange où je travaille. Du lambris partout, avec des demi-arbres au plafond et vue sur les montagnes ! Maintenant, j’ai un vrai lieu où je peux ranger toutes mes grattes, faire de la musique. Plus encore que pour Le Moujik, j’ai travaillé là. Tout seul. Installé dans des conditions de concert, avec la bonne guitare : j’en ai utilisé seize sur ce disque. Après avoir tout calé soigneusement, et sans avoir fait la moindre "démo", je suis passé chez le luthier pour qu’il règle les tirants, les trucs. Une fois arrivé en studio, j’avais tout dans la tête. J’étais archi prêt. On entre cabine et on y va... C’est à ce moment seulement que j’ai réellement découvert comment sonnaient mes chansons...
– C’est vrai que, pour une fois, tu as enregistré en studio...
– A Davout... Mais l’enregistrement des rythmiques a eu lieu à St-Ouen ; là, ça a été extra. En quatre jours, tout était en boîte...
– Pourquoi cette urgence ?
– La première prise, il n’y a que ça de vrai. Tout ce qui fait le charme d’une certaine musique anglo-saxonne est là. Dans cette sorte de vigueur, de générosité, de spontanéité. Moi, j’essaie de mettre en place le même genre de processus pour saisir ce petit quelque chose... [il hésite] Déjà, à la troisième prise tu ne l’as plus. Je ne sais pas quel nom ça peut avoir... C’est comme de l’eau entre les mains, quoi. Je fais donc tout pour capter directement cet état de grâce de la première prise. J’espère que c’est encore mieux passé dans Lilith que dans Le Moujik...
Prends "On ne peut rien en dire". Il est 10 h du matin. Stéphane, le batteur, que je connais à peine, et Fred arrivent. On s’assied par terre. Je joue la chanson. Je donne le tempo avec mon métronome. Stéphane tape un peu par terre avec ses baguettes. Fred voit rapidement les accords. Pour permettre à l’ingénieur du son de faire ses réglages, on lui fait un truc d’une minute. Il dit : OK, ça roule... Je lui fais : tu prends. Et hop ! C’est la première chanson qu’on a enregistrée. Première prise, tout direct. Le chant, les guitares, tout. On a juste rajouté une voix dessus. Avec les musiciens, on s’est dit souvent depuis : c’est dingue, ce morceau on ne l’a joué qu’une fois ! Bon, ce n’est pas un exploit surhumain : il faut juste tout bien préparer avant. Ne rien laisser au hasard... [rire]
Je crois que j’ai trouvé avec Fred et Stéphane mon "power trio", comme on disait à l’époque ! Humainement, surtout. On est vraiment tous les trois sur la même longueur d’ondes.
– Lilith existe en CD, mais aussi en vinyle...
– Mon idée de départ, c’était de faire un double vinyle. Sauf que je me suis rendu compte que ne ça tenait pas sur un seul CD. De fil en aiguille, je me suis laissé déborder et c’est devenu un triple vinyle... dont le double CD est une réduction. Le vrai disque, c’est le triple vinyle, si tu veux. L’emballage a été conçu pour lui. Laure et moi, on a fait la pochette à la maison et elle est allée à Londres pour surveiller la fabrication de l’objet.
– Il y a combien d’exemplaires ?
– Très peu. Mille exemplaires. A part quelques disquaires fanatiques, les magasins n’en vendent plus. J’ai vraiment fait ça pour me faire plaisir et pour les gens qui aiment écouter les vinyles.
Propos recueillis par Jean Théfaine
1. cf. Chorus 41, 2002 - 2. Cœur Chorus 45, p. 51.
 
 
- Voici enfin, en guise de dernier hommage à sa plume, sa chronique de LILITH:
"JEAN-LOUIS MURAT
LILITH
Son Mustango (1999) au goût américain nous avait ravi ; son hommage à Madame Deshoulières (2001), en duo avec Isabelle Huppert, nous avait séduit ; l’évidence mélodique ainsi que l’urgence du Moujik et sa femme, en 2002, nous avait conquis.
Dans un métier où tout se calcule, une telle productivité est forcément suspecte... Qu’est-ce qu’il nous fait, hein, l’irascible et torrentiel Auvergnat ? Z’allez quand même pas nous faire croire que tout ça est de la pépite certifiée or ? Eh bien si, ladies and gentlemen. Tout ça, ou presque. Du tellement rare, du tellement chic, du tellement épicé, du tellement moite, du tellement tendre, du tellement rageur, du tellement inventif, du tellement peu politiquement correct que, même en cas d’éventuel trou d’air, ça vole toujours plusieurs crans au-dessus de la mêlée chansonnière.
La dernière folie en date de Murat s’appelle Lilith. Vingt-trois titres, tenez vous bien, en un double CD ! Un tsunami (regardez votre dico) musical que certains rapprochent déjà de ce double vinyle légendaire que fut jadis le Blonde on blonde de Dylan. Comme une bombe à fragmentation dont chaque écoute vous secoue un peu plus. Dès les griffures de la guitare saturée, obsédante, introduisant "Les jours du jaguar", on comprend que l’on s’embarque hors piste. Sensation confirmée lorsque tourne et chantourne "A la morte fontaine", ritournelle faussement folk.
Le reste est à l’avenant. Sinuant entre ballades douces-amères et désenchanteresses, rock tendu, rageur ("Lilith", ouvertement inspiré de cet art de l’essentiel que possédaient les Dogs ; "On ne peut rien en dire", un fascinant train fou de sept minutes).
Squatté par une armée des ombres où cohabitent John Lee Hooker, Tony Joe White, Neil Young, mais aussi Rimbaud, Casanova et Nabokov, les courtois troubadours, les princes du libertinage, Murat crache ici le meilleur de ses poisons. Semant dans son océan sonore mille ruisseaux de guitares limpides et de claviers charnels, un bouquet de chœurs féminins, un fêtu d’harmonica enrhumé ("Tant la vie demande à mourir"), la plainte nocturne d’un bugle ("Le mou du chat"), des nappes de cordes moirées (sublime "Se mettre aux anges").
Avec son nouveau lieutenant de confiance, le bassiste suisse Fred Jimenez, c’est – en un mot comme en cent – un chef-d’œuvre que l’insaisissable Murat dépose dans la corbeille de rentrée... Avis aux boosters de tubes : ce double OVNI en a plein ses soutes. Les malentendants seront dénoncés en place publique.
Jean Théfaine"
 
 
TOUTES MES CONDOLEANCES AUX PROCHES DE JEAN THEFAINE.
MERCI POUR TOUT JEAN.... Et puisqu'il faut terminer par des chansons, voici celle que Jean-Louis Murat avait mis en ligne en hommage à Anne-Marie Paquotte, autre journaliste ayant soutenu Murat à ses débuts.
 
 

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #actu-promo-sept 2011-août 2012

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Publié le 15 Août 2012

 

 

Bon retour à vous (Oui, je sais, vous n'êtes pas parti, vous êtes restés sagement à m'attendre devant votre écran... Je vous souhaite donc un bon retour dans le sens que je vous souhaite que mon retour vous soit agréable... Bon... ce n'est pas gagné...  si je commence comme ça... et surtout vu l'actualité aoûtienne morne plaine. Donc, je vous le dis tout de suite : pas de nouvelle du nouveau Murat, pas de confirmation du changement de maison de disque. C'est les vacances... et d'ailleurs, je vais prolonger les miennes aussi... na!

 

Bon, allez, j'ai quand même trouvé cet article posté sur la page FB de Murat concernant le concert des Sables d'olonnes... dont il semble qu'il ait fait débat... surtout via la confrontation avec l'univers de Fersen... Peut-être que Jean-Louis a d'ailleurs opté pour l'accentuer... en forcant sur la guitare électrique...  Les amateurs de Murat ont apprécié en tout cas.

 

Voici donc l'article à lire sur le blog de la Dame... amatrice depuis 20 ans et qui n'avait jamais vu un concert!

 http://charlottefaitlarticle.eklablog.com/jean-louis-murat-26-juillet-2012-un-grand-lievre-les-pattes-dans-les-s-a48132183

 Jean-Louis Murat, 26 juillet 2012, un Grand Lièvre les pattes dans les Sables d'Olonne 
 Par OlaCarlotta dans Articles le 27 Juillet 2012 à 09:19 
 Ou comment j'ai enfin rencontré mon âme soeur.... 
 Les yeux cernés juqu'au menton, je ne réalise pas vraiment ce qui s'est passé. 
 Nantes – Les Sables d'Olonne, j'ai vu Jean-Louis Murat en concert ; 20 ans que ce rendez-vous toujours manqué aurait dû avoir lieu ! 20 ans d'admiration pour celui dont les mots parlent de moi, parlent de ses milliers de jumeaux... J'aurais aimé l'entendre me parler de sa vie, je n'ai que ses chansons. Je me dis qu'il a sûrement les réponses aux questions existentielles que je me pose encore. 
 
 
J'ai marché dans ses pas, au sens propre, je suis allée en auvergne pour savoir d'où venait ce poète troubadour des temps modernes, ce romantique, ce sensible insensé, ce doux rêveur, ce dur déçu, ce tendre carapaçonné.
 
 Je suis allée à Orcival, au Col de la Croix Morand, à Murat-le-Quaire, dont il tire son patronyme et où j'ai visité le muséee de la Toinette, j'ai aussi espéré le croiser à Rochefort-Montagne, mais jamais, jamais je n'étais allée à un concert de mon idole déjantée, ce paysan-chanteur. 
 J'avais peut-être peur de confronter mes rêves à la la réalité. 
 
Alors ?
 
 Eh bien Murat est génial, Murat est entier, Murat n'est pas une star c'est un artiste... La suite: 
 http://charlottefaitlarticle.eklablog.com/jean-louis-murat-26-juillet-2012-un-grand-lievre-les-pattes-dans-les-s-a48132183 

 

 

 

LE LIEN  EN PLUS :

 

Bon, pour une fois, une petite vidéo pirate.. Alcaline à SPA...

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Il sera aisement trouvable d'autres vidéos récentes....

 

 

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #actu-promo-sept 2011-août 2012

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